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Le blog de La Compagnie de l'Ourson Blanc

Cyrano - Le bel hommage d'une spectatrice...

23 Août 2011, 14:49pm

Publié par La Compagnie de l'Ourson Blanc

 

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Souffrez monsieur Clément qu’aujourd’hui je vous dise

Tout le bien que je pense de la noble entreprise

Qui vous vint à l’esprit comme d’autres la bêtise.

Car enfin il faut bien être déraisonnable

Pour décider un jour de monter cette fable !

Vous dûtes par la queue vingt fois tirer le diable

Et bagarrer beaucoup avec quelques notables.

L’argent mis de côté, il vous restait encore

Un Nez à dénicher comme on cherche un trésor.

Au bout du Nez un homme qui ne soit point parjure

Et ne s’abaisse pas à la caricature.

Il eut été facile de singer quelques grands,

Mais c’eut été faire preuve de bien peu de talent.

Oublier Depardieu et quelque autre Jean Piat

Etait une gageure ; rien ne vous arrêta.

Il vous fallait un homme qui ne fût point trop sot

Pour nous donner à voir un autre Cyrano.

Un comédien malin, talentueux et sensible

Plein de fougue rageuse, de douceur indicible.

Il fallait qu’il fût vrai, qu’il fût plus que plausible,

Et vrai il l’a été, au-delà du possible.

A tel point que je doute que son nez fût un faux

Tant il s’accordait bien à la beauté des mots.

Que pourrais-je ajouter que d’autres n’ont pas dit ?

Que l’écrin de la scène était fort bien choisi ?

Les lumières, les décors, la grâce, le souffle épique

Tout à dessein servait le bonheur du public.

Et chaque comédien et chaque figurant,

Roxane l’insatiable, le malheureux Christian,

La malicieuse sœur, les Gascons turbulents,

Le pâtissier poète et l’ivrogne émouvant

N’ont point lieu de rougir devant monsieur Rostand

Qui du fond de sa tombe doit être fort content.

Si mes alexandrins vous semblent ridicules

Ils ne sont affublés d’aucune particule.

Ne lirez point ici de basses flatteries

Qu’il est d’usage d’ouïr à la cour de Paris.

Mes mots sont roturiers, de basse condition

Mais ils savent comme d’autres, dire mon admiration.

S’ils se donnent la peine d’un joli habillage

C’est dans l’humble intention de rendre bel hommage

A ce qui me donna plaisir… et davantage.

En matière de théâtre je suis peu érudite

Mais j’aime la manière dont les choses sont dites.

Ma sœur de « Montserrat » m’a vanté les mérites,

J’irai vous applaudir au jour et à l’heure dite.

Bravo monsieur Clément pour vos entêtements

Contagieuse passion et projets exaltants.

Merci à l’Ourson Blanc de défendre ardemment

Une certaine idée du spectacle vivant.

 


Respectueusement

Patricia Lardeux

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